Si la pratique d’accompagnement social s’est fortement développée ces dernières années en lien avec l’évolution des politiques publiques, elle s’est aussi fortement inscrite dans une logique de dispositifs favorisant une segmentation à la fois par thématiques et par publics.
Nous assistons alors à un fonctionnement en silos qui nécessite une technisation de plus en plus forte des interventions sociales, de même qu’une complexité institutionnelle avec des modalités de financements pluriels (subvention, tarification à l’acte…). Il en découle ainsi une organisation qui repose sur une accumulation des dispositifs se référant pour chacun à leurs propres pilotes, cahier des charges, outils de reporting et contraintes de résultats spécifiques.
Ce cloisonnement peut contribuer au manque de lisibilité tant sur le contenu que sur les objectifs de ces dispositifs, auprès des travailleurs sociaux et des bénéficiaires. Ce constat ne permettant pas véritablement des complémentarités et des ajustements aux besoins des personnes.
Il nous semble que l’enjeu aujourd’hui est de favoriser davantage une approche transversale dans une visée de sécurisation et de cohérence.
En cela la politique du logement d’abord constitue une réelle opportunité dans le changement des pratiques sociales, afin d’adapter les accompagnements à partir des besoins des personnes, et de permettre une souplesse, une graduation dans les interventions sociales, tout en mobilisant des compétences pluridisciplinaires.
Tendre vers un décloisonnement des dispositifs est un réel enjeu au service d’une meilleure clarification et réponse, au service du sens de l’activité par l’évolution des pratiques professionnelles.
Cet enjeu aujourd’hui est renvoyé à la sphère politique car il suppose en parallèle un décloisonnement des financements et une articulation institutionnelle pour sa mise en œuvre.
Chrystel Tarricone
Directrice Générale Groupement Des Possibles
Groupement des possibles 